mercredi 3 février 2010

Séguéla: «Internet est la plus grosse connerie qu’ait inventée l’homme !»

« Internet est la plus grosse connerie qu’ait inventée l’homme ! », d'après le renommé Jacques Séguéla, qui n'est jamais à une connerie de trop lui-même.

Jacques Séguéla a raison. Toujours. Il a toujours raison Jacques. Il en a encore brillamment fait la démonstration samedi dernier dans le barnum peopolorigolo de Ruquier On n’est pas couché : « Internet est la plus grosse connerie qu’ait inventée l’homme ! » Oui, c’est un fait indéniable tant à chaque fois qu’il montre sa hure à la télé, il emporte une volonté unanime dans la blogosphère de lui sonner ses mâtines à coup de marteau… Alors oui, Internet doit être une connerie…

Car il s’agit bien de Jacques Séguéla, publicitaire star des eighties, géniteur de générations politiques anidéologiques, entremetteur mondain de Journal officiel et de magazines people. Oui Jacques Séguéla, cette vieille momie liftée à coup de sabre laser, ce vampire squatter de tombeaux à UV, cet Hibernatus conservé sous vide aux rayons surgelés de tous les hypermarchés de la pensée congelée, hum… Oui, il s’agit bien de Jacques Séguéla... Alors Jacques Séguéla doit nécessairement avoir raison : Internet est une grosse connerie.

Internet est même LA grosse connerie, la boulette par excellence pour son altesse et tous les siens de sa caste, car Internet a permis à d’aucuns de rebâtir dans le virtuel les périphéries qui avaient été consciencieusement effacées dans le réel... Réquisitoire réquisitionné

[...]

Internet doit être la guillotine virtuelle de tous les jacombinards faussaires de décentralisation et de déclarations universelles. Internet doit répondre aux saintenitoucheries grandiloquentes du totalitarisme cool et rationalisé par une contradiction systématique hardcore et grandguignolesque, coller ses « post-it ! » comme ils collent leurs étiquettes, rendre coup pour coup bas, perforer, en attendant qu’un jour, qui sait, le Verbe performatif se décide à changer de Sujets…

Jacques Séguéla a toujours raison. Et Jacques Séguéla était présent chez Ruquier pour nous parler de l’homme… Fichu d’une espèce de demeuré, qui a réussi le tour de force de nous préciser lors de sa première intervention qu’il était un surdoué du QI, Séguéla s’est pointé chez Ruquier pour nous annoncer la bonne nouvelle : il avait retrouvé l’humain de l’humanité ! Quoi d’étonnant à cela ?! N’avait-il pas jusqu’à présent, ardemment et hardiment travaillé à son kidnapping, sa séquestration et orchestré sa disparition via son entreprise d’intimidation publicitaire permanente ? Jacques Séguéla l’aurait donc retrouvé l’homme ; il était dans le puits sans fond dans lequel il l’avait poussé voilà des années, du temps de sa "Force tranquille"… Le hasard fait si bien les choses lorsqu’il est prémédité… Mais Jacques naturellement, n’a retrouvé que son corps… Venez humer l’humain de l’humanoïde post-moderne !...

Muni de son acolyte, car tout bon numéro de magie impose le duo, il nous a présenté son nouvel outil occultohumaniste d’infaillibilité pour apprentis sorciers, pour ersatz de bladerunners et autres DRH : le quotient émotionnel (apparemment un dérivé des techniques d'estime de soi et autres tartufferies psychomystiques et psychosomatiques). Et il avait même pris la peine de nous le cuisiner selon ses vieilles recettes de gourou mitrandien : Génération QE. Mitrandisme et mithridatisation... Jacques Séguéla a-t-il la naïveté de penser qu’il va nous faire gober, à nous, la génération née pendant les grandes manœuvres de l’empoisonnement généralisé, à nous, la génération née de l’empoisonnement généralisé, que son nouvel outil de médecine légale, de médecin légiste, est un remède anticrise ? Un remède anticrise destinée à qui ? La génération Y ? Cette cohorte de morts-vivants élevés au 2.0, épris de liberté, prônant le mouvement permanent, et qui, en conséquence, sucent songeusement leur pouce à la moindre proposition de CDI, au moindre deal de durable dans leur développement personnel ? Cette génération de moutons de Panurge qui sautent joyeusement et docilement dans la mer démontée de la précarité aux tops des encravatés des départements RH ?

Le quotient émotionnel n’est qu’une nouvelle avancée dans les techniques qui visent à grillager l’homme pour le déminer toujours plus minutieusement... Neurologues, levez-vous ! Le quotient émotionnel est une bombe de pathos à défragmentation, un missile sol-sol de guimauve propre à pulvériser les sentiments en émotions, une bombonne de gaz remplie de mièvrerie, soit une nouvelle arme du terrorisme totalitaire et tonitruant des bons sentiments et bonnes intentions : un attentat de plus contre l'homme (déjà capable de buzzer une émission de téléréalité via la fausse disparition d'un gamin, déjà capable via les jolis minois d'i-TV d'annoncer la mort d'enfants sourire aux lèvres)...

Jacques Séguéla, il en aurait un très très gros QE. La preuve par cette démonstration cartésienne d’envergure (au cas où nous serions incapables de tirer les leçons de son parcours fondé, comme toute carrière qui dure digne de ce nom, sur un meurtre, le meurtre de l’homme humain) : « Pour vous, quand la neige fond, c’est de l’eau. Pour moi, quand la neige fond, eh bien c’est le printemps. » Dont acte. Et « avec le temps, l’herbe devient du lait… » Le quotient émotionnel, c’est de la poésie déminéralisée, pasteurisée, filtrée, garantie sans plombs. Une espèce de bouillie aux accents confus de confucianisme bio, un véritable et putain de gaz lacrymogène… De quoi disperser les quelques individus qui voudraient encore se servir de leurs deux yeux ? De quoi séduire les midinettes maniacodépressives en déperdition : la rhétorique de l’aveuglement par l’illumination refabriquée et détournée en rhétorique de l’aveuglement par la larme à l’œil… Jacques Séguéla, gourou zen, toujours lancé à plein régime, sourire carnassier aux lèvres, dans une entreprise de consolidation des forces de la grande secte de l’ordre de la Consommation solaire. Garde à vous…

«Place aux jeunes», clamait Jacques Séguéla lors de l'émission, au sujet de l’affreux lynchage dont est victime notre surdoué de la politique Jean Sarkozy et père Inc.. Oui, place au jeune, à ce jeune, déjà expert ès trahison, communiquant de classe (petite et moyenne section), qui lors de ses vagissements incantatoires et larmoyants est déjà capable de nous faire passer un adoubement pour une élection. « Place aux jeunes ! » Jacques Séguéla a toujours raison. « Place aux jeunes ! » Jacques tu as raison et telle est notre conclusion. Et ce n’est pas nous qui l’avons dit Jacques…

(Ceci n'engage bien sur que l'auteur. Publié dans: La démocratie selon Sarkozy - Communauté : Soutiens à Ségolène Royal)

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