dimanche 31 janvier 2010

L'iPad est annoncé: premières impressions et fausse révolution

La tablette tactile d'Apple, a créé l’événement cette semaine. Bel objet à mi-chemin entre l’iPhone et le MacBook, l'iPad, laisse cependant un goût amer. Les huit critiques qui font mal. Mais ce ne sera l'islate, ce sera l'iPad. Beaucoup moins révolutionnaire.


Dévoilée mercredi par Steve Jobs après un buzz d’enfer, la tablette tactile d’Apple se présente comme un ordinateur ultraportable à l’ergonomique soignée, orienté web et multimédia. Un produit censé contenter tout le monde, mais qui, au final, risque bien de ne plaire à personne, analyse un spécialiste du site Fluctuat.net.

Un bel écran pour pas grand-chose

L’iPad est équipé d’un écran tactile multitouch LED de 9,7 pouces de diagonale. Sa brillance remarquable égale celle des ordinateurs portables de dernière génération. Oui mais voilà, la résolution de l’écran reste modeste: 1024x768 pour la navigation et les applications. La qualité de l’image baisse encore lorsqu’on parle de vidéos avec une résolution limitée à 640x480 pour les MPEG-4 et un affichage peu judicieux des films, format 4:3 oblige. Ces caractéristiques placent l’iPad en dessous de la tablette tactile de Microsoft: le Zune HD.

Internet partout, mais en option

En entrée de gamme, l’iPad n’a que le WiFi et Bluetooth pour aller sur internet ou communiquer avec d’autres appareils. L’ambitieux qui souhaiterait surfer n’importe où devra payer plus cher et se contenter du 3G, plus lent que le 3GS, qui équipe déjà les derniers iPhones. Apple fait ici clairement de la rétention de technologie, qu’elle «corrigera» sans doute lorsque sortira la deuxième génération d’iPad.

Un bureau portable un peu trop léger

Avec la navigation sur internet, les e-mails et une suite bureautique «light», achetable sur l’Appstore, l’iPad se positionne comme une alternative à l’ordinateur portable classique. Son manque de connectique (pas d’USB), sa capacité de stockage et sa puissance limitée ne lui permettent pas d’égaler les autres ordinateurs ultraportables déjà disponibles (netbooks).

Ergonomie inaboutie

Avec son grand écran tactile, le confort de navigation semblait être garanti. Que nenni! Chaque texte est saisi au moyen d’un clavier logiciel en pop-up qui diminue la surface lisible de l’écran. L’utilisateur est contraint de faire des allers-retours incessants entre l’application et le clavier. Un clavier «physique» peut toutefois être connecté à l’iPad, qui perd du coup sa portabilité.

Pas de flash, pas de chocolat

Adobe Flash, présent sur presque 75% de sites web, n'est pas compatible avec l'iPad. Il faudra attendre encore de longs mois pour que tout le monde passe au HTML5 et au CSS3 pour naviguer de manière optimale et avec plaisir sur la Toile.

Un bien maigre cordon ombilical

C’est uniquement par le Dock (le cable de l'iPhone et de l'iPod) que l’iPad se connecte au monde physique. Ce choix restrictif fait passer la tablette d’Apple pour un netbook autiste: car si elle communique avec les ondes, il lui manque le minimum syndical de ports qui lui donneraient une flexibilité absolue. Impossible donc d’y connecter directement une clé USB, un appareil photo ou une caméra pour alimenter l’iPad en données fraîches.

L'archipel de l’iGoulag

Tous les contenus, du MP3 aux petits jeux, devront passer par les différents Apple Store. Ce filtre obligatoire qui empêchera l'utilisateur de glisser/déplacer ses propres fichiers depuis l'ordinateur, de prendre du contenu à partir du web, programme ou média, et de le faire tourner. Apple entend bien poursuivre sa logique de catalogue.

Il y a mieux, mais c’est plus cher

Apple affirme que son iPad est ce qui se fait de mieux dans le genre. Il fallait bien ça pour que Steve Jobs assure que 500 $ l'entrée de gamme, c'est "incroyable". Trois capacités de stockage à 16, 32 et 64 Go sur une simple carte flash entraînent un surcoût de 100 $ à chaque upgrade. Idem pour la différence entre la version WiFi et WiFi+3G, entraînant une inflation de 130 $ pour une technologie rentable depuis plus de deux ans.

Le verdict

Au final, les fonctionnalités de l'iPad lui confèrent un positionnement relativement maladroit. La tablette d’Apple reprend des fonds de commerce existants, sans les développer et ne sait plus à qui il s'adresse. Les personnes possédant déjà un ordinateur portable et un smartphone trouveront que l’iPad tente de tout faire sans rien maîtriser, surtout en raison de son système d’exploitation, qui, comme l'iPhone, n'est pas multitâche. Il se contente de régurgiter du contenu multimédia, incapable d'en générer lui-même, dénué qu’il est de Webcam ou d'appareil photo.

Cette tablette tactile rappelle méchamment une des stratégies d’Apple, qui consiste à lancer un produit séduisant mais limité. L’iPad sera à n’en pas douter perfectionné d’ici un an. Possible alors que les sceptiques se laissent convaincre, et que les acheteurs de la première heure repassent à la caisse.

lu sur LE MATIN.ch)


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