mercredi 27 janvier 2010

Pour Martine Aubry, la retraite à 60 est un droit

Retraite à 60 ou 61 ans ? Aubry précise la position du PS
Par Diane Heurtaut, le 26 janvier 2010 à 21h49, mis à jour le 26 janvier 2010 à 22:03

Après la polémique sur ses propos au Grand Jury, la n°1 du PS a affirmé mardi soir sur TF1 que la retraite à 60 ans était "un droit" et devait le "rester"... rappelant que de fait ce n'est pas toujours le cas.

Elle avait brisé un tabou la semaine dernière au Grand Jury en évoquant un départ à la retraite possible à 61 ou 62 ans. Ce qui n'avait pas vraiment plu à l'aile gauche du parti. Depuis, c'était le débat interne. En face, Nicolas Sarkozy a annoncé lundi soir qu'il entendait régler le problème du refinancement des retraites d'ici la fin de l'année. Martine Aubry est venue mardi soir au 20h de TF1 clarifier sa position : finalement celle définie quelques heures avant par le Bureau national du parti. Une position officielle adoptée à l'unanimité : maintenir l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans... Mais elle a aussi reconnu que 61 voire 62 ans n'est plus tabou. Car voilà, il y a le principe et les faits, a-t-elle souligné.

"Il faut distinguer l'âge légal du départ à la retraite : nous pensons que chaque Français doit continuer à avoir le droit de partir à 60 ans, c'est le cas aujourd'hui, ça doit rester un droit. Mais la réalité est que beaucoup de Français partent à 61 et 62 ans", et "que d'autres doivent pouvoir -c'est ce que nous proposons- partir plus tôt, quand ils ont commencé à travailler à 17 ou 18 ans", a affirmé la n°1 du PS. Avant de balayer ces arguments : "l'essentiel il n'est pas là, l'essentiel est que nous voulons défendre la retraite par répartition" et "nous n'acceptons pas ces petites retraites", alors qu'"un million de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté". Selon elle, il faut "taxer les revenus financiers, les bonus et stocks options" et de "donner des avantages à ceux qui ont des travaux pénibles (...) c'est ça une réforme juste".

Martine Aubry s'est dite une nouvelle fois prête à discuter avec Nicolas Sarkozy mais "c'est aux organisations syndicales d'être les premiers à parler avec le chef de l'Etat". Elles sont "prioritaires dans cette discussion", a-t-elle dit ajoutant : "nous sommes prêts à venir dans une discussion". "Nous sommes des gens responsables et nous serons à notre place pour faire des propositions", a-t-elle dit, espérant que le PS sera "plus entendu" cette fois qu'il ne l'a été sur des sujets comme le "plan de relance, la taxe carbone et la réforme territoriale". Rappelant le haut niveau de chômage des seniors elle a lancé à l'adresse de Nicolas Sarkozy: "relancez le pays et l'emploi, et on pourra parler de la réforme des retraites".

Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a aussitôt réagi au vote unanime du Bureau national du PS, estimant que Martine Aubry était "désavouée" par son parti.

Lors de cette interview, Martine Aubry est également revenue sur la prestation du président sur TF1 la veille ("en panne", "n'apportant pas de solutions"), sur les régionales ("nous pouvons gagner toutes les régions") et sur son éventuelle candidature pour 2012 (elle dira si oui ou non elle est candidate à la présidentielle "au moment où" le PS "lancera les primaires" qui pourront avoir lieu "entre mai et la fin de l'année" 2011).

(lu fur TF1 News)



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