Le refrain est désormais connu : le championnat d’Europe de handball est une compétition moins prestigieuse que le Mondial ou les Jeux olympiques, mais bien plus relevée. Ici, pas de faire-valoir comme l’Australie, la Chine ou l’Arabie Saoudite. On entre directement dans le vif du sujet face, au mieux, à de robustes formations, ou, au pire, contre les meilleures équipes de la planète. Claude Onesta, entraîneur de l’équipe de France, décrypte : « Quand on dit que la France a un palmarès bien moindre dans les championnats d’Europe (seulement un titre en 2006), ce n’est pas qu’il y aurait une fatalité, c’est parce c’est plus dur tout simplement. Quand vous jouez la Hongrie, la République tchèque et a fortiori l’Espagne, si vous n’êtes pas dans un bon jour, si vous n’êtes pas à votre meilleur niveau, vous allez être en souffrance. Et la souffrance, elle peut générer de la défaite. » Des revers qui se paient cash dans un tel schéma de compétition. Mode d’emploi.
Le tour préliminaire : faux pas interdit
L’Euro est une compétition plus ramassée qu’un Championnat du monde. Pour décrocher le titre, il faut ainsi disputer huit rencontres, contre dix pour un Mondial. Les Bleus disputent leur tour préliminaire à Wiener Neustadt, 50 km au Sud de Vienne, à partir de mardi où ils affrontent la Hongrie. Mercredi, c’est la République tchèque qui est au programme, puis l’Espagne vendredi. Pour avoir le droit d’accéder au tour principal, il faut terminer à l’une des trois premières places du groupe. Ce qui ne devrait poser absolument aucun problème aux coéquipiers de Jérôme Fernandez. Mais l’important sera de passer les préliminaires sans le moindre anicroche. Car les points remportés face aux formations qui se qualifieront avec les Français seront conservés au tour principal.
Le tour principal : rien que du lourd
Les trois équipes qualifiées du groupe de la France se fondront dans une nouvelle poule avec les trois formations du groupe C. Les rencontres auront lieu à Innsbrück à partir de dimanche. Les hommes de Claude Onesta devraient retrouver l’Allemagne, la Pologne et la Suède ou la Slovénie. En résumé, des nations extrêmement compétitives pour des duels qui s’annoncent très serrés. De ce groupe de six, seuls les deux premiers auront le droit de disputer les demi-finales du championnat d’Europe qui auront lieu à Vienne.
L'équipe de Hongrie est une des rares sélections à s'être payé le scalp des Experts. C'était en janvier 2008 lors de l'Euro norvégien. Les Magyars avaient eu raison des futurs champions olympiques (31-28). Bon, allez, on vous dit quand même la vérité : cette opposition était la dernière du Tour principal et les joueurs de Claude Onesta, déjà qualifiés pour les demi-finales, avaient laissé filer le match. Et un an plus tard, ils avaient cette fois battu ces mêmes Hongrois (27-22) lors du Mondial. Affronter une telle formation en ouverture de l'Euro reste toutefois une difficulté. Car, comme le dit Claude Onesta, «des équipes de la sorte qui sont considérées comme faibles ne le sont généralement pas lors de leur premier match mais plutôt lors du quatrième ou du cinquième.»
Sixième du Mondial 2009
Le hand hongrois a dernièrement surtout eu l'occasion de briller avec le club de Veszprem en Ligue des champions (une finale, deux demies et quatre quarts depuis 2002). La sélection, elle, s'est rappelée au bon souvenir de ses glorieux ancêtres (finaliste du Mondial en 1986) en terminant 6e du championnat du monde en Croatie l'année dernière. «C'est une équipe qui a beaucoup de potentiel, explique Daniel Narcisse, l'arrière tricolore. Nous connaissons très bien son système de jeu. Il tourne autour d'une défense en 6-0. Il va falloir être dans de bonnes conditions dès les premières minutes pour ne pas être surpris. L'an dernier au Mondial, on avait justement réussi à les impressionner d'entrée et notre défense s'était déjà très bien mise en place. A nous de refaire la même chose sachant que la Hongrie voudra poser plus de problèmes qu'à l'époque.»
Csaszar devrait jouer
Côté français, Bertrand Gille, qui n'a pas joué face à l'Islande en clôture du tournoi de Bercy, reste au coeur des préoccupations en raison de douleurs à un tendon d'Achille. Il est malgré tout dans le groupe pour ce match, sans que l'on sache quel temps de jeu il aura à un poste où Cédric Sorhaindo aura un rôle important. Le sélectionneur a préféré laisser au repos Gregoire Detrez et Xavier Barachet. En face, la situation n'est pas évidente non plus. La Hongrie pour bien utiliser le talentueux demi-centre de... Chambéry Gabor Csaszar, opéré d'un doigt fin novembre. Elle sera en revanche privée de Tamas Mocsai, furieux de voir son entraîneur lui préférer Milorad Krivokapic et donc forfait, et du Barcelonais Laszlo Nagy. Une rumeur annonce qu'il aimerait passer sous le maillot espagnol.
Les quatres poules
Poule A : Croatie, Russie, Norvège, Ukraine
Poule B : Danemark, Autriche, Islande, Serbie
Poule C : Allemagne, Suède, Slovénie, Pologne
Poule D : France, Hongrie (mardi 20h15), République tchèque, Espagne
Le palmarès
1994 : Suède
1996 : Russie
1998 : Suède
2000 : Suède
2002 : Suède
2004 : Allemagne
2006 : France
2008 : Danemark
(lu sur Le Monde et L'EQUIPE)
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