lundi 15 février 2010

JO 2010: Combiné: L'or aussi pour Lamy Chappuis

Et de deux! Après Vincent Jay, un autre Français remporte l'or olympique à Vancouver. Dans l'épreuve de combiné nordique, Jason Lamy Chappuis s'est donné au maximum dans une épique course de fond. Propulsé favori, il avait été moyen dans l'épreuve de saut à ski mais a remporté de haute lutte le sprint final.


L'histoire est belle, presque de l'ordre du mythe. Quand on s'appelle Jason, après tout, il ne peut être question que d'or. D'or chèrement acquis certes, mais ô combien mérité. Intouchable en Coupe du monde cette saison, promis au globe de cristal avant même de prendre part à la ruée vers l'or de Vancouver, Jason Lamy Chappuis a parachevé son oeuvre ce dimanche en décrochant le graal: un titre de champion olympique à l'âge de 23 ans. Dix-huit hivers après un certain Fabrice Guy, son conseiller technique, qui fit la fierté du combiné nordique tricolore à Albertville, en 1992.

Déjà apparu à son avantage quatre ans plus tôt à Turin, Jason Lamy Chappuis, alors âgé de 19 printemps, avait dû se contenter d'une encourageante et frustrante quatrième place, trop juste en fond pour prétendre au podium. Or, sur la piste de Whistler, c'est précisément dans cet exercice de glisse que le Jurassien a fait la différence. Cantonné au cinquième rang à l'issue du saut - un bond de 100m limité par un vent sournois qui aura attendu les derniers dossards pour se lever sur les hauteurs du petit tremplin olympique - l'intéressé a englouti une à une ses secondes de retard pour très vite figurer dans le peloton d'honneur. Et ainsi garder intactes ses chances de sacre.
Toujours placé

Débarrassé de cadors tels que le Finlandais Hannu Manninen, le Norvégien Magnus Moan et l'Autrichien Felix Gottwald - autant de dauphins au classement général de la Coupe du monde qui n'ont pas su comme lui surfer sur les caprices d'Eole - Jason Lamy-Chappuis est rapidement parvenu à revenir dans le sillage de l'Américain Todd Lodwick, son principal rival annoncé après le saut, aidé en cela par la relative confusion née de la chute prématurée du premier de cordée, le Finlandais Janne Ryynaenen, qui s'était distingué en atteignant les 105 mètres au bas du tremplin.

Auteur d'une course intelligente, toujours placé, jamais véritablement distancé, "Jez" a tout juste lâché du lest dans le dernier kilomètre, d'abord surpris par l'attaque kamikaze du Japonais Norihito Kobayashi, puis par le contre violent de l'Américain Johnny Spillane. Seulement cette double estocade n'aura pas suffi à déstabiliser le vrai patron du circuit, revenu du diable vauvert dans l'ultime ligne droite pour tenir en respect le pugnace Italien Alessandro Pittin, et coiffer au poteau Spillane sur la ligne d'arrivée, pour quatre petits dixièmes.

"Dans la dernière ligne droite, t'as pas le droit de ne pas tout donner, déclarait-il à bout de souffle, sitôt ses esprits retrouvés. J'ai été vraiment au fond de moi-même et c'est vraiment impressionnant de passer la ligne en premier!" Une émotion qu'avait partagée le biathlète Vincent Jay quelques heures auparavant. Oui, les Jeux de Vancouver sont bien nés pour la délégation française... Et on en redemande!

(lu sur le JDD)

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